Les projets pédagogiques au service de l’épanouissement professionnel des étudiants

Projets pédagogiques épanouissement professionnel des étudiants

Sébastien Flandin a 22 ans, après un BTS communication, un bachelor spécialisé en marketing et 3 années ponctuées par les stages et l’alternance, il a décidé d’effectuer son alternance de master 2 au sein de sa propre structure. 

Comment Sébastien en est arrivé là ? Quel a été le déclic ? Je suppose que vous le savez déjà ? LA PÉDAGOGIE bien sûr, et oui, c’est un projet dans le cadre pédagogique qui a accompagné Sébastien son développement professionnel et personnel. 

Peux-tu nous parler du projet pédagogique qui a marqué ta vie professionnelle ? 

Lors de ma troisième année d’étude, Alice Barbou, notre responsable pédagogique, a mis en place un projet de fin d’année qui a changé les règles du jeu ! Nous ne devions plus faire un mémoire classique mais réaliser une stratégie de communication pour se vendre soi-même. Pour ce faire, il était indispensable de définir un canal de communication central. 

Un exercice compliqué ! Mine de rien, parler des autres, vendre les autres est relativement simple mais parler de soi, c’est beaucoup plus dur.

Quel a été le déclic : Podcast ? 

L’idée du podcast est venue assez spontanément. Fun Fact, à l’époque, je n’avais jamais écouté de podcast mais j’avais déjà travaillé à la radio, cet univers me faisait rêver. Le podcast me permettait de parler sans avoir à me montrer, je me disais que l’on ne me verrait pas trop et que l’on m’entendrait juste, ça me rassurait. 

Comment as-tu déterminé la thématique de ton podcast ?

J’avais pour objectif de décrocher une nouvelle alternance l’année prochaine, je souhaitais donc me faire connaître pour avoir des demandes entrantes. J’ai réfléchi au domaine dans lequel j’avais le plus d’expertise et celui qui me passionne : la communication et le marketing. Depuis ma première année d’étude, j’ai commencé à me construire un réseau professionnel et je trouvais intéressant que ces experts viennent partager leur expérience. Voilà comment est né « Et toi, tu dis quoi ?« .  

Quelles ont été les retombées du podcast ? 

J’ai eu de la chance car pendant cette première année à l’ESP, j’ai fait de très belles rencontres et j’ai toujours un ami là-bas qui est le youtuber Phirrux , plutôt très connu avec 180 000 abonnés. Je lui ai proposé de faire la première interview pour qu’il me donne sa vision de l’influence sur youtube et il a tout de suite accepté, sans condition. Le podcast a fonctionné dès le début et j’ai reçu de nombreux encouragements. La visibilité que j’avais sur Linkedin était très positive et faisait du bien au moral, elle me donnait la motivation de continuer ! Pourtant, j’ai eu bien plus tard des propositions de jobs mais heureusement j’avais entre-temps décroché mon alternance. Et puis, j’ai commencé à être sollicité par des gens qui voulaient participer au podcast, c’était fou car j’avais commencé en demandant explicitement à des gens de participer ! 

Le contexte pédagogique t’a-t-il aidé dans la construction méthodologique de ton podcast ? 

Mes épisodes durent 10/15 min et il faut à peu près 10h à 15h de travail pour réaliser un épisode de la préparation jusqu’au montage final. Le ratio, c’est simple : une heure de travail pour une minute de contenu. Le premier épisode n’a pas été simple car il a fallu que je crée toutes mes méthodologies, que je me crée une trame, que j’essaye différents logiciels. Aujourd’hui, il y a énormément de podcasts mais il y a deux ans ils étaient moins nombreux et on ne trouvait pas de contenu sur “comment faire un podcast ?”. L’encadrement pédagogique de l’école m’a énormément aidé. 

Quel bénéfice t’a apporté le podcast ?

Une forte montée en compétences. Je me sens grandir épisode après épisode. Je choisis les thématiques du podcast par envie d’en savoir plus sur le sujet. La plupart du temps, ce sont des thématiques que j’aurai aimé aborder en cours ou en stage mais je n’en ai pas eu l’occasion. Les gens pensent que je suis expert des sujets que je traite, c’est complètement faux ! Je me documente énormément en amont. J’apprends beaucoup grâce au partage d’expérience de mes invités. Ils ont de réelles expériences et une réelle expertise pour prendre la parole. Mon expertise à moi c’est de mettre en forme cette riche matière afin de réaliser un podcast !

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Ton projet pédagogique s’est terminé mais tu as quand même continué à réaliser ton podcast, pourquoi ? 

Lors de ma soutenance, j’ai pris conscience qu’une belle aventure allait se terminer. Je me suis dit “pourquoi j’arrêterai ?”. J’ai réalisé que le podcast fonctionnait et que j’aimais produire chaque épisode ! Ce jour-là, j’ai pris la décision de continuer et de ne pas me mettre trop la pression.

Je suis hyper exigeant sur les contenus mais je ne voulais pas que cela soit contre-productif. J’ai donc continué en y allant épisode par épisode. Je pensais que les épisodes moins préparés marcheraient moins mais les résultats m’ont prouvé le contraire. Depuis, j’essaye de m’adapter et d’être un petit peu plus souple dans mon approche, de me faire un peu plus confiance.

A quel moment est intervenue la professionnalisation de ton podcast ? 

Lors de ma quatrième année d’étude, j’ai appris énormément de choses. J’ai débuté une nouvelle alternance et mes cours étaient dispensés par des professionnels très pointus dans leur domaine ! Tous travaillaient énormément, c’était incroyable. « Waouh ces gens, je veux les interviewer”. Leur emploi du temps était surchargé, si je voulais qu’ils soient mes invités dans le podcast, je devais anticiper et réaliser un calendrier éditorial. 

Le podcast, sans en avoir la forme, était mine de rien ma première entreprise, un projet entrepreneurial avant l’heure… J’ai commencé à découvrir ce que c’était de travailler seul, pour soi, avec ses idées, ses processus en faisant des choses que j’aimais pour mon propre compte. Cependant, le podcast n’avait pas encore vocation à devenir un business.

Quand as-tu pris la décision de créer ton entreprise et surtout qu’elle soit constituée par 3 activités ? 

Durant mon alternance, j’étais accompagnée par deux tutrices formidables et malgré toutes les expériences super positives que j’en ai retirées, j’ai réalisé que je ne voulais pas être salarié. J’aimais le marketing et la communication, j’aimais être au contact des autres mais je voulais travailler pour mes propres projets.

Fin 2020 c’est le déclic, à la fin de mon année d’alternance, je prends la décision de créer mon entreprise avec pour objectif de faire ma dernière année d’alternance dans ma propre structure. J’avais en tête depuis un moment de commencer à vendre des produits. En entrepreneuriat, il y a quelque chose d’assez magique, quand tu développes un business, tu as des idées business complémentaires qui te viennent. Pour ma part, j’ai eu plein d’idées, beaucoup trop d’idées (rire). 

J’ai fini par me décider à créer une entreprise qui propose 3 activités complémentaires : de la vente de produits, du conseil marketing et il y a 1 mois, le podcast a rejoint officiellement l’entreprise. C’est le podcast qui a donné la petite étincelle du début. 

Quelle est ta vision de l’école du futur ? 

WAOUH, Je pense que je ne me mouille pas beaucoup en disant ça enfin je ne vais être très futuriste. Pour moi l’école du futur passera forcément par de l’alternance ou du stage, quel que soit le type de cursus, le niveau d’étude ou encore le type de structure public ou privé. On ne peut pas se permettre de ne pas avoir d’expérience professionnelle pendant ses études et ça n’a pas de sens quand on y réfléchit. On fait des études pour avoir un métier et si on n’a jamais été au contact de ceux-ci ???, est ce que l’on peut vraiment dire que l’on est fait pour telle ou telle activité ? Je ne suis pas convaincu. 

 Je pense aussi à la partie lycée. Le lycée du futur professionnalisera l’orientation. Nous sommes relativement peu à avoir trouvé une voie dès la fin du BAC, beaucoup de jeunes se réorientent, ne savent pas ce qu’ils veulent faire. Je trouve ça triste et je pense que la solution est que chacun puisse bénéficier d’un accompagnement personnalisé dès le lycée. C’est compliqué de choisir un terrain d’étude que l’on ne connaît absolument pas. 

Quel conseil donnerais-tu à un étudiant en pleine construction professionnelle ?

J’aimerais partager quelque chose qui m’a beaucoup touché, la meilleure leçon de communication et marketing que j’ai eue de ma vie ! Celle-ci m’a été donnée par mon professeur d’anglais en BTS communication. Si vous lisez cet article, je vous passe le bonjour Mr 

“La communication c’est comme une médaille. Le côté face représente ce que vous montrez, tout ce que vous voulez dire et promouvoir, elle brille. Le côté pile, qui est contre vous, c’est tout ce qui vous dessert ou en tout cas ne vous sert pas.” 

Voilà pour moi l’analogie du bon communiquant, du bon marketeur, voire du bon chef d’entreprise. Il doit savoir faire la nuance entre ce qui peut être dit et ce qui ne doit pas être dit. Ce qui doit être public et ce qui ne doit pas l’être, en tout cas pas tout de suite. Cette leçon m’a marqué, c’est un exercice très compliqué mais à ne surtout pas négliger.