Augmentation des ruptures de contrats d’apprentissage : comment les prévenir dans votre établissement
ssDepuis la réforme de 2018, le nombre de ruptures de contrats d’apprentissage est en augmentation. Quelles sont les raisons de ce phénomène ? Quelles sont les pistes concrètes pour que les établissements et les entreprises puissent agir efficacement ?
1. Tendances des ruptures de contrats d’apprentissage
Selon une étude de la Dares, décryptée par le magazine l’Étudiant, le taux de rupture de contrats d’apprentissage est passé de 19 % en 2017 à 21 % en 2022.
Détail de cette tendance à la hausse :
- augmentation des ruptures dans l’enseignement supérieur : les ruptures sont passées de 10 % en 2017 à 18 % en 2022, avec une hausse notable dans les formations de niveau bac+2, atteignant 26 % en 2022 contre 15 % en 2017. Cette tendance s’explique par l’expansion significative de l’apprentissage à ce niveau d’études ces dernières années : l’augmentation du nombre de contrats proposés a ainsi entraîné mécaniquement une hausse des ruptures.
- stabilité dans l’enseignement secondaire : les taux de rupture restent élevés, notamment pour les contrats en CAP, avoisinant 30 %. L’alternance représentant la première expérience dans le monde professionnel, l’intégration et l’accompagnement des jeunes sont alors décisifs pour la suite de leur parcours.
- secteurs nouvellement touchés : les domaines tels que l’information-communication, les activités financières et l’administration publique, traditionnellement moins concernés, enregistrent désormais une hausse des ruptures. Ces secteurs sont novices dans l’apprentissage, avec de nouveaux acteurs et CFA, et peuvent solliciter un temps d’adaptation afin de répondre correctement aux exigences de l’apprentissage.
2. Raisons principales des ruptures de contrats
La réforme de 2018 a assoupli les modalités de rupture des contrats d’apprentissage, permettant à chacune des parties de mettre fin plus facilement à la collaboration. Cet assouplissement bénéficie particulièrement à l’apprenti, qui pourra résilier son engagement plus librement en cas de situation défavorable. Mais cet assouplissement administratif révèle des problèmes de fond :
- le manque d’adéquation entre l’apprenti et l’entreprise : des attentes mal définies ou une mauvaise compréhension des missions à réaliser ;
- une mauvaise communication : des relations tripartites (apprenti, entreprise, centre de formation) parfois inexistantes ou insuffisantes ;
- un encadrement insuffisant : certains maîtres d’apprentissage ne sont pas formés à la gestion des apprentis ;
- un contexte de travail inadapté : des apprentis confrontés à des tâches monotones ou hors de leur champ de compétences.
Ces ruptures ont des conséquences importantes, notamment pour les apprenants qui peuvent perdre leur rythme de formation et leur motivation, mais aussi pour les entreprises qui voient leurs efforts d’intégration compromis. Cependant, des actions concrètes peuvent être mises en place pour les prévenir efficacement.
3. Prévenir les ruptures : quelles actions pour l’école et l’entreprise ?
Pour les établissements 🏫
- Renforcer le suivi pédagogique :
- instaurer des rendez-vous réguliers pour identifier rapidement les difficultés ;
- mettre en place des questionnaires de satisfaction pour recueillir les ressentis des apprentis.
- Favoriser une meilleure communication tripartite :
- organiser des points réguliers avec l’entreprise et l’apprenti pour s’assurer que les attentes de chacun sont alignées ;
- créer un espace d’échange dédié (en ligne ou en présentiel) pour discuter des enjeux rencontrés.
- Former les apprentis à leur rôle :
- sensibiliser les apprenants à la réalité du monde professionnel ;
- proposer des ateliers de gestion des conflits ou d’adaptation au travail.
- Utiliser un outil de suivi numérique comme halfonse 🤓 :
- centraliser les informations sur le parcours de l’apprenti et ses différentes étapes ;
- faciliter la traçabilité et détecter les signaux faibles via des systèmes d’alerte.
Pour les entreprises 💼
- Former les maîtres d’apprentissage :
- offrir une formation sur l’accompagnement des apprentis ;
- insister sur la gestion des attentes et la création d’un environnement favorable.
- Clarifier les missions dès le départ :
- co-construire les objectifs avec le centre de formation pour éviter les décalages entre théorie et pratique ;
- fournir une description claire et évolutive des missions.
- Créer un environnement de travail accueillant :
- proposer une intégration structurée dès les premiers jours (parrainage, présentation de l’équipe) ;
- encourager des échanges réguliers pour renforcer le lien avec l’apprenti.
- Mettre en place des bilans réguliers :
- évaluer la progression de l’apprenti et ajuster les missions si nécessaire ;
- identifier les frustrations ou incompréhensions avant qu’elles ne deviennent des obstacles majeurs.
Conclusion : agir ensemble pour limiter les ruptures
L’augmentation des ruptures de contrats d’apprentissage met en lumière la nécessité d’un meilleur encadrement et d’une communication renforcée entre les parties prenantes. En investissant dans un accompagnement structuré et des outils adaptés, écoles et entreprises peuvent collaborer efficacement pour offrir une expérience enrichissante et pérenne aux apprentis.
Cette démarche préventive est essentielle pour garantir la réussite de l’apprentissage, à la fois pour les jeunes et pour le tissu économique.
Bon à savoir…
Le livret d’apprentissage n’est pas qu’une formalité administrative. C’est un véritable levier pour renforcer le lien entre votre établissement, les entreprises partenaires et les apprenants. C’est aussi un moyen d’améliorer la qualité et l’efficacité de vos formations tout en étant en conformité avec la certification Qualiopi.
Un projet de digitalisation de votre livret d’apprentissage ? Parlons-en !