Réorientation : Faire des études ce n’est pas rentrer à tout prix dans une case
Bonjour Olivier 👋 Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
J’aime bien commencer par me décrire en parlant des valeurs qui me guident au quotidien. Car au fil du temps j’ai appris à les identifier et j’ai compris qu’elles me représentaient aussi bien sur le plan personnel que professionnel !
- La valeur de la rencontre, du respect de l’autre, ça transparaît beaucoup dans toutes mes activités et aujourd’hui à Toulouse dans mon intégration dans une nouvelle vie.
- Mon envie d’aller de l’avant, mon envie d’aventure, celle qui me permet de ne pas avoir peur d’y aller. Cela passe par le voyage, j’adore prendre un billet d’avion et mon sac à dos.
Et actuellement, je suis en mastère 1 de communication et en alternance chez Airbus !
• Mettre en action ses connaissances, à travers des travaux pratiques
• Apprendre à travailler seul
• Savoir travailler en équipe, cette technique d’apprentissage demande un fort taux d’engagement et de motivation de sa part
• Apprendre en se confrontant à une problématique
Tu as été ingénieur dans une autre vie, peux-tu nous éclairer sur ton parcours ?
Effectivement, j’avais fait un bon bac S et mon rêve était de travailler pour l’aéronautique, devenir ingénieur me paraissait logique à l’époque. Pourtant, j’ai peu à peu perdu ce “rêve”.
Il est vrai que mes deux ans de prépa m’ont forgé, j’y ai acquis mon côté très pragmatique. Cependant, la formation était très théorique.
En me confrontant à la pratique, lors de mon premier stage, j’ai découvert la communication et le management d’équipe, deux notions qui me passionnaient, bien loin de ce que m’enseignait la prépa. Résultat, mon rapport de stage transpirait la passion. Pourtant, le jury n’a pas perçu mon rendu de la même manière, celui-ci n’était pas dans les normes et que ce n’était pas ce que l’on demandait à un ingénieur. Je découvrais que mon côté communiquant ne correspondait pas à ma formation. C’est là où j’ai commencé à toucher du doigt mon appétence pour la communication.
J’ai enchaîné avec ma deuxième année de prépa, c’était beaucoup de maths et cela restait très théorique. Je sentais peu à peu mon engouement se dissiper et le besoin de faire quelque chose de peut-être un peu plus ouvert d’esprit. J’ai donc décidé d’entamer une année de césure et de me lancer dans une formation de vidéaste auprès d’une agence de production.
Je retrouvais l’envie d’apprendre. Cette expérience de césure m’a confortée dans l’idée de changer de voie et de partir étudier la communication. Avec comme philosophie “au pire quoi ?”.
Comment as-tu vécu ton changement de voie ? ©
Je ne vais pas te mentir, ça a été très dur ! Mes parents n’acceptaient pas ma décision de changer de formation. Alors, j’ai passé les concours des écoles d’ingénieur après ma prépa pour intégrer la troisième année et j’ai cherché une alternance.
J’ai attendu de recevoir les réponses positives des écoles auxquelles je prétendais et des offres d’alternances auxquelles j’avais postulé. J’avais été pris partout et c’est à ce moment-là que j’ai dit stop à l’école d’ingénieur. Je me suis senti tout de suite soulagé.
Je suis monté dans le premier train en direction de chez mes parents. Et je leur ai dit :
“Papa, Maman, je suis pris partout en école d’ingénieur, j’ai décroché en plus de cela un contrat d’alternance. Je serai bien payé et en plus c’est une belle boîte. Vous voyez ce n’est pas parce que je ne réussirai pas que je veux arrêter. Mais parce que désormais j’ai envie de faire de la communication et j’aimerais que vous me suiviez”.
J’avais la sensation que c’était la bonne voie pour moi mais j’avais besoin d’eux.
Peux-tu nous raconter ta première recherche d’alternance en communication ?
Pendant le confinement, durant mon année de césure, j’ai cherché ma première alternance en communication. Celle qui allait me permettre de poursuivre mes études dans cette nouvelle voie.
Mon plan, poster une vidéo sur les réseaux sociaux et faire en sorte que les entreprises m’appellent à la suite du visionnage ! De là est né « Bref, je cherche une alternance », que je vous invite à regarder 👀 La vidéo à fait son chemin sur Facebook et Linkedin et mon plan fonctionnait à merveille car on m’appelait ! C’était très satisfaisant mais les offres que l’on me faisait partaient dans tous les sens, car je n’avais pas ciblé ma candidature.
J’ai donc fait le tri. Je ne connaissais que très peu de choses de la communication et j’avais besoin de toucher un peu à tout !
Ma décision était prise, je partais aux côtés de la SNCF pour cette première alternance à la Direction Nationale TER en tant que chargé de communication multimédia !
© Olivier Tomas
Tu as eu la chance de participer à un projet centré sur la connaissance de soi au sein de tes études : le projet Pitch Myself. Qu’est-ce que ce projet t’a offert ?
Un truc assez dingue : renouer avec mon rêve d’enfant.
En 2007, j’étais à l’aéroport de Paris- Le Bourget pour assister à un salon avec ma maman. A l’époque, je n’étais pas plus passionné que cela d’aéronautique. C’était le premier vol de l’A380, le plus gros avion civil du monde, en le voyant voler au-dessus de ma tête, je me suis dit WOUAH. J’étais émerveillé et j’ai réalisé que je voulais vivre cela tous les jours, ce fut l’élément déclencheur de ma passion, de mon envie de bosser pour l’aéronautique.
J’ai développé ma passion au fil des années en pratiquant l’aéromodélisme. Pourtant, avec les études, cette passion s’est atténuée plusieurs années…
Peux-tu nous en dire plus concernant ton Projet Pitch Myself ? (coucou Alice Barbou 👋)
C’est en bachelor communication, que l’on me parle du projet Pitch Myself. J’apprends que je vais devoir développer une stratégie de communication sur « moi-même » et que celle-ci doit porter sur quelque chose qui me tient à cœur tel qu’une recherche d’alternance ou encore un lancement en tant que freelance…
Première étape du projet : Introspection 🧠
La première étape consistait à prendre du recul, pour s’introspecter. Je me suis donc demandé pourquoi j’en étais là aujourd’hui. J’ai refait le film 🎬 Qu’est-ce qui s’est passé, pas bien passé, quels sont mes points forts, mes points faibles et qu’est-ce que je veux être à 10 ans ?
Cela a été pour moi un grand jeu, un truc vraiment génial, et j’y ai écrit toutes mes aspirations ! J’ai très vite compris que travailler pour Airbus était mon rêve depuis que j’étais tout petit. Au même moment, le secteur de l’aéronautique vivait une crise sans précédent. Je ne pensais pas que je pourrais y entrer, le challenge était de le faire.
Deuxième étape : Quelles compétences je peux vendre sur le marché du travail ? 🧐
Je me suis longtemps demandé ce que je pouvais vraiment vendre à une entreprise. Je m’en étais rendu compte à l’époque de ma vidéo “Bref je cherche une alternance”, plus on sait ce que l’on veut, plus on sait où on veut aller. A partir du moment où on a cette ambition, on est passionné et beaucoup plus à même de remplir ses objectifs.
En m’interrogeant sur mes compétences, j’ai identifié que je possédais :
- Un bagage technique grâce à mes études d’ingénieur et mes 10 ans de modélisme.
- Un bagage de communicant grâce à mes différentes expériences et mon appétence pour la conception vidéo !
Troisième étape : Concrétiser son projet 😎
C’est là que j’ai eu le déclic : un CV avion. J’ai tout de suite foncé !
Mon ambition était de déposer ma candidature en main propre mais le Covid en a décidé autrement. Grâce à mes compétences en audiovisuel, j’ai rebondi ! J’ai fabriqué l’avion et je me suis filmé en train de le construire.
Quatrième étape : La candidature ✈️
J’ai enclenché une stratégie de communication telle une stratégie de lancement. Ma candidature était innovante, personne n’avait auparavant fait ce type de candidature, alors j’ai tenté énormément de choses : création d’un site internet, envoie de mail ciblé, relations presse…
Mon accroche : “Malgré le contexte, j’ai décidé de tout donner pour réaliser mon rêve, venir travailler à vos côtés chez Airbus. »
C’est clairement la stratégie du Pitch, j’accroche pour après développer dans la vidéo !
Mon but était de toucher la cible Airbus Toulouse dans l’équipe communication corporate !
Cela a fait un peu plus de 10000 vues sur linkedin avec un bon taux de rétention, de très beaux retours et du partage. Une belle boule de neige. Je crois qu’en tout selon linkedin 200 personnes travaillant chez Airbus l’ont visualisé sans compter les envois par mail. J’avais aucun réseau à Toulouse et or la région était la 2e ville de France la plus touchée après Paris, mon lieu de naissance.
Cependant, Airbus ne m’a pas appelé, et c’était mon objectif… Dans mon humilité profonde j’ai donc postulé aux offres de Airbus.
J’ai décroché les entretiens et lors de la fameuse question “Avez-vous quelque chose à ajouter ?” Je leur ai dit honnêtement :
« Ce serait un rêve qui se réaliserait pour moi de pouvoir travailler à vos côtés. Je ferai tout pour travailler avec vous, de la meilleure des façons. »
Une des annonces était clairement le poste que je cherchais, j’avais envie de bosser avec eux. Désormais c’est chose faite ! 😉
Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui se questionne sur son orientation ?
Faire des études ce n’est pas rentrer à tout prix dans une case.
On te dit souvent de faire les choses d’une certaine manière, mais rien ne t’empêche de faire autrement et de casser les codes. Tu as des compétences, des singularités qui sont aussi importantes que ta formation.
Tu es composé à 30% par ta formation, à 30% par ton éducation et à 40% de ce que tu développes à côté et de ce qui te fait rêver. Si aujourd’hui tu es passionné de cheval, de pâtisserie ou encore d’immobilier et qu’à côté tu aimes faire des vidéos ou encore écrire des articles. Demande-toi pourquoi et crée-toi ton opportunité, ton job idéal !
Pour tout te dire, en prenant du recul sur qui j’étais, j’ai pris confiance avec l’espérance. J’ai compris que j’avais quelque chose à vendre sur le marché du travail, je ne suis pas un étudiant incompétent, qui cherche une alternance ou qui quémande une alternance. Aujourd’hui, je sais où j’en suis.
Parfois j’entends “Je cherche une alternance parce que c’est comme ça et que je finance mes études”, plus facile à dire qu’à faire mais je suis persuadé qu’il ne faut pas subir une telle situation.
Découvre ce qui te rend heureux
Je me suis demandé ce qui me rendait heureux et cela m’a permis de prendre conscience que j’avais autre chose à côté du travail. Ce qui me rend heureux ce n’est pas d’aller au travail tous les jours mais mes engagements associatifs et les rencontres.
En comprenant ça, ma vie professionnelle a pris un tout autre sens.
Ma plus grande leçon de vie : Écouter son bon sens et ses ressentis
Le jour où j’ai décidé d’arrêter mon école d’ingénieur, j’ai eu un vrai coup dur familial. J’aurais pu tout remettre en question et décider de revenir sur ma décision. Parce que ça aurait été plus simple de suivre la voie que l’on m’avait tracée. Mais non car j’ai la volonté de voir toujours le côté positif même si ce n’est pas simple tous les jours. C’est ce qui me permet de me réveiller le matin !
Le plus beau dans cette histoire a été le retour de ma maman à la fin de ma première année de communication. Elle m’a confié qu’elle comprenait ma décision et qu’elle s’excusait de ne pas l’avoir approuvé au moment voulu.
Quel est ton prochain rêve ?
Je dirais que je suis aventurier, en paix avec l’espérance ! Et… mon prochain rêve 🚀 j’aimerais aller sur la lune en tant que community manager ! Quand il y aura une base SpaceX sur la lune, il faudra bien aller y faire des vidéos 😉