Interview de Maud HOUSSAIS, co-fondatrice de halfonse
Début Novembre Camille Goirand est allée à la rencontre de Maud pour en savoir plus sur la mission et les valeurs portées par halfonse.
Retranscription de l’échange publié par Camille sur Linkedin.
D’où vous est venue l’idée, quel problème avez-vous identifié ?
J’ai rencontré Cécile Poch à l’occasion du MBADMB. On s’est très bien entendues, au-delà de l’amical, on avait des questionnements et valeurs en commun. Lors du second confinement on a beaucoup échangé par téléphone et nous nous sommes posées beaucoup de questions sur les suites à donner à nos parcours professionnels, sur nos compétences… On ne comprenait pas comment, arrivés à la fin de nos études, nous ne savions pas quelle valeur offrir au marché, ni définir nos compétences. Nous étions en quête de sens.
On s’est beaucoup intéressées aux skills, aux compétences, aux valeurs différenciation propre des individus sur le marché. On ressentait le besoin de rendre les soft skills plus présentes dans le parcours étudiant pour mieux se comprendre, se connaître et envisager un futur professionnel épanouissant aux côtés d’une entreprise. En discutant avec nos pairs, ils nous ont confié qu’ils avaient du mal à valoriser leurs expériences professionnelles. Là, ça à vraiment fait sens pour nous : il faut agir pendant les études, en prenant conscience de sa valeur au cours de sa formation.
Comment est concrètement né halfonse ?
Nous avons énormément échangé avec des écoles, entreprises et étudiants. halfonse est né de ces échanges. Nous avons sondés des étudiants, dans le public comme le privé car nous voulions connaître leur rapport au suivi pédagogique de leur école ou ce qu’ils souhaiteraient améliorer. On a appris que + de 56% souhaitaient un suivi pédagogique plus présent et personnalisé de leur école pendant les stages. Un étudiant passe à peu près 42% de son temps de formation en stage.
À quel moment avez-vous, Cécile Poch et toi, pivoté d’étudiantes à entrepreneures ?
Précisément, le 19 avril 2021, nous avons envoyé un mail décisif au responsable pédagogique de notre MBA avec notre projet soutenu de nos réflexions. C’était une première étape majeure, à ce moment-là nous décidions officiellement de ne pas faire de stage en entreprise pour valider notre cursus. Nous avions besoin de sens pour nous lever chaque matin, halfonse nous l’a donné.
Peux-tu expliquer simplement halfonse à quelqu’un qui ne vous connait pas ?
halfonse c’est l’assistant pédagogique digital dédié aux stages et alternances. Matérialisé sous la forme d’une solution web, C’est un tiers de confiance entre l’école, l’étudiant et l’entreprise. Il accompagne les acteurs de l’enseignement supérieur pendant les périodes professionnalisantes en sécurisant et automatisant le suivi pédagogique. Cependant, nous ne remplaçons pas l’humain, nous accompagnons les équipes pédagogiques pour leur permettre de passer 100% de leur temps aux côtés des étudiants, tout en leur laissant le temps développer leur réseau et leur formation.
Est-ce que l’utilisation de cet outil est destiné à être obligatoire dans la formation des étudiants, ou en “libre service” ? Sera-t-il pris en compte dans la notation des stages ?
L’usage est l’enjeu majeur d’halfonse. La mise en place dans l’école va varier en fonction des établissements, cependant nous les accompagnons dans l’intégration de l’outil notamment auprès de leurs équipes et des étudiants. Il est primordial que les utilisateurs ne subissent pas l’outil.
Quelles sont les fonctionnalités que vous proposez ?
halfonse accompagne les écoles, les étudiants et les entreprises. Trois profils très différents liés par une convention et la formation. Chaque parties prenantes à accès à un espace dédié. Les écoles peuvent piloter les périodes professionnalisantes grâce à un tableau de bord. halfonse leur permet d’automatiser les tâches chronophages, de prévenir les risques psychosociaux, d’identifier de futurs partenariats entreprises et d’améliorer continuellement leur formation.
Les étudiants ont une vision sur leur développement et acquisition de compétences. Ils peuvent ainsi constater leur progression. Sur la plateforme, ils peuvent poser toutes leurs questions et ont accès à des ressources. Nous les accompagnons dans leur prise de confiance en eux. Les entreprises disposent des clés nécessaires pour accueillir, accompagner, former et challenger les étudiants. halfonse donne du sens à l’expérience de stage et alternance pour les collaborateurs.
L’expérience utilisateur est très importante chez halfonse, pourquoi ?
Durant notre scolarité on nous a proposé de nombreux outils très intéressants mais aucun d’eux n’intégrait nos usages, ce qui nous empêchait de nous rendre compte de leur valeur. halfonse a été développé aux côtés de ses utilisateurs, ainsi il répond à leurs besoins réels et leur typologie de profil. L’ambition d’halfonse est d’accompagner chaque parties prenantes tout l’enjeu est donc l’usage et la facilité d’intégration a leur quotidien. Nous sommes un tiers de confiance, les utilisateurs doivent se sentir bien en utilisant halfonse.
Pour ton âge tu as déjà un bon background entrepreneurial. Tu peux nous en parler ?
[Rires] merci.
Dans les premières années de ma formation effectivement j’ai amorcé un projet entrepreneurial du nom de LIVEAT aux côtés de Marine Romeyer. Le but était d’aller à la rencontre des écoles de cuisine qui préparent des recettes et jettent les produits testés. On a voulu créer un service de restaurant par les étudiants de cuisine, pour les étudiants d’autres écoles. La complexité s’est faite sentir à travers les règles d’hygiène etc… donc l’activité n’était pas rentable. On a appris que même si l’idée est très bonne, le modèle n’est pas forcément solvable. Ce fut une expérience très enrichissante mais j’ai eu du mal à faire le deuil, j’ai longtemps vécu ça comme un échec.
Rentrée d’un échange universitaire en Corée du sud pendant le confinement, de façon prématurée, je suis restée sur ma faim, un peu déçue. Je ne voulais pas faire de stage par dépit… Sensible à la recrudescence de personnes dans le besoin se rendant aux restos du cœur en face de chez moi. Je souhaitais leur apporter un peu de douceur dans un quotidien tourmenté. socialcake est né, une association qui collecte les gâteaux des Grenoblois à l’intention des plus démunis.
Quel est votre ressenti avec Cécile Poch, dans ce tout nouveau rôle d’entrepreneures ?
L’entrepreneuriat est vraiment super excitant, surtout qu’on a un lien très personnel avec la mission et que les valeurs d’halfonse sont vraiment partagées personnellement. A côté de l’excitation, c’est aussi moteur de doutes et remises en question, car dès le début c’est pas toujours facile de se sentir légitime et d’apprivoiser le syndrome de l’imposteur.
On a beaucoup de chance d’abord d’être deux pour partager toutes les émotions positives et négatives liées à nos objectifs et à l’évolution d’halfonse. Ensuite, la mine d’or de l’entrepreneuriat, pour nous, c’est vraiment les échanges :tant les échanges avec les acteurs de l’enseignement supérieur, les étudiants ou les entreprises pour co-construire l’outil, que les échanges avec d’autres entrepreneurs dont on se nourrit beaucoup de l’expérience.
Tous ces échanges sont vraiment profitables à notre développement personnel et notre posture entrepreneuriale mais aussi à halfonse, car on lui apporte un peu de chaque personne qui croise notre route finalement. La métaphore de nos débuts en tant qu’entrepreneures c’est des montagnes russes : des grands moments de satisfaction qui se mélangent à des moments de doutes. En tout cas, ces moments sont aussi intenses les uns que les autres et rendent l’aventure très belle.